L’institut Veblen est partenaire du colloque "De l’industrie publicitaire aux relations publiques, les outils d’influence des multinationales", organisé par le SPIM, et qui se tiendra les 29 & 30 MAI 2018 à l’Institut des sciences de communication au 20 rue Berbier-du-Mets, 75013 Paris.
Face au défi climatique et à la crise des inégalités, le modèle de la société de consommation est aujourd’hui remis en question. La contestation se cristallise notamment sur des grandes entreprises de marques en raison de l’influence significative que celles-ci ont acquises, tant sur le quotidien des citoyens consommateurs que sur les décisions des décideurs politiques. Par l’achat d’espaces publicitaires et le marché de données, leur influence peut également s’étendre aux activités des médias et aux développements d’internet.
A l’aube d’une transition majeure vers le monde des objets connectés, les enjeux de société liés à la communication d’influence des grandes entreprises doivent pouvoir être clairement appréhendés par les citoyens.
D’autant plus que les stratégies de communication des multinationales constituent parfois des obstacles directes pour les activités de sensibilisations ou de plaidoyer que portent les associations dans divers secteurs de la société civile : depuis les organisations écologiques aux acteurs de l’internet libre en passant par les associations de consommateurs, les médias indépendants et les associations pour la régulation des entreprises multinationales.
Les dispositifs complexes de communication sont par ailleurs l’objet d’études menées par les sciences de l’information et de la communication (SIC), qui prennent leur place dans les sciences sociales et politiques, et disposent aujourd’hui de nombreux outils d’analyses appropriés.
Le développement d’un diagnostic indépendant des enjeux que posent les activités publicitaires et de communication des multinationales paraît aujourd’hui souhaitable, et possible.
Comment ?
Porté par le programme SPIM, et accueilli par l’Institut des sciences de la communication à Paris, le colloque De l’industrie publicitaire aux relations publiques : les outils d’influence des multinationales, se donne pour objectif de croiser les recherches d’universitaires avec les analyses critiques de plusieurs associations, mais également de journalistes et d’experts issus du secteur privé.
Étalé sur deux jours, il se structure en quatre demi-journées thématiques (« cycles »), chacune constituée de deux tables rondes successives.
Le dialogue portera d’abord sur les enjeux économiques et culturels de la société de consommation (Cycle 1), puis sur le rôle de l’économie publicitaire dans les médias et sur internet (Cycle 2), et enfin, sur la communication d’influence commerciale ou politique des multinationales (Cycle 3). La dernière après-midi (Cycle 4), plus transversale, sera consacrée en premier lieu aux alternatives qu’offrent les associations pour une réappropriation des outils de la communication d’influence au service des citoyens. En clôture de l’événement, seront présentées les missions et les activités de plusieurs institutions publiques mobilisées sur des enjeux abordés durant le colloque.
Les diverses analyses développées durant l’événement auront vocation à nourrir la réflexion de la société civile sur les enjeux de communication des multinationales. À travers le programme SPIM, les conclusions de cette réflexions devront mener à la production d’un rapport rendu public.
Aurore Lalucq, co-directrice de l’Institut Veblen, animera la table
A. 2. Enjeux économiques et écologiques de la publicité, avec les interventions de :
• Alexandre Chirat, doctorant en sciences économiques à l’Université Lumière Lyon, spécialiste de l’histoire de la théorie économique, titre provisoire de la thèse : Une théorie institutionnaliste de l’entreprise : essai sur la pensée de John Kenneth Galbraith (1936-83)
• Francesco Turino, chercheur en économie à l’Univ Alicante et BM de Seville, études empiriques de l’impact de la publicité sur la consommation agrégée au US (2009 et 2016) et sur le nombre d’heures travaillées vs. loisirs (2009)
• Samuel Sauvage, président de l’association Halte à l’Obsolescence Programmée, spécialiste des enjeux d’obsolescence programmée, notamment esthétique
• Nayla Ajaltouni, coordinatrice du Collectif Ethique sur l’Etiquette, spécialiste des activités des multinationales dans le secteur textile « fast-fashion », directrice de publication du rapport Anti- jeu, les sponsors laissent les travailleurs sur la touche.