Présentation
Depuis plusieurs années, le système monétaire fait l’objet de vifs débats publics et de nombreuses innovations à différentes échelles. Au sommet de l’édifice, les banques centrales n’ont de cesse d’amplifier les politiques dites « non conventionnelles » qui transforment leur mode d’action, consistant à fournir des montants sans précédent de monnaie aux banques et aux marchés financiers. À sa base, le système est bousculé par le développement des cryptoactifs et des stablecoins, l’essor de nouveaux prestataires de services de paiement, la diffusion des monnaies complémentaires, jusqu’aux débats sur la monnaie centrale digitale menés au sein des banques centrales elles-mêmes.
Parallèlement, les appels aux réformes monétaires se multiplient. Des économistes et des citoyens remettent en cause le fonctionnement du système actuel, s’interrogent sur ses fondements scientifiques et idéologiques, sur son rôle dans des questions comme les inégalités, le sous-emploi ou encore l’impératif de croissance économique aboutissant à l’épuisement des ressources naturelles et aux dérèglements climatiques.
Toutes ces propositions mettent en doute la capacité du système actuel à orienter la création monétaire vers la poursuite des objectifs sociaux et environnementaux. Le cycle des table-rondes s’intéresse particulièrement à celles qui veulent introduire un nouveau mode d’émission de la monnaie centrale (la monnaie créée par la banque centrale), pour faire circuler une monnaie « libre de contrepartie et permanente ».
Deuxième séance :« Le QE a-t-il changé le mode de création monétaire ? »
17 juin de 9h30 à 11h30
Les actifs détenus à des fins de politique monétaire représentaient 0% du bilan de l’Eurosystème en décembre 2000 et 52,82 % de celui-ci en décembre 2020 pour un montant de 3 704 milliards d’euros. Quelles sont les implications de cette profonde mutation, où la création de monnaie centrale peut donc désormais être déclenchée par la seule volonté de la banque centrale, détachée du mécanisme classique de crédit bancaire, avec pour contrepartie une acquisition de titres financiers (actions, obligations et titres de dette publique) au lieu d’un prêt aux banques ?
Intervenants : Jean-François Ponsot, Augustin Sersiron*, Yamina Tadjeddine, Jézabel Couppey-Soubeyran, Pierre Delandre
Animation : Wojtek Kalinowski, co-Directeur de l’Institut Veblen
*Augustin Sersiron n’a pas pu participer à la table-ronde, retrouvez ci-dessous l’enregistrement qu’il nous a transmis