Des travaux de recherche récents montrent que la longévité et la capacité d’autorégulation des écosystèmes reposent sur quatre principes de résilience : l’existence de rétroactions permettant de maintenir le système dans des limites physiques soutenables ; une plasticité des relations et des flux liée à une connectivité suffisante mais sans substituabilité généralisée ; une diversité importante des types d’acteurs ; enfin, des cycles bouclés de matière et d’énergie permettant d’entretenir les stocks vitaux.
Dans le cas du système financier actuellement dominant, ces sources de résilience s’avèrent absentes ou fortement lacunaires. En conséquence, son fonctionnement est loin du compromis résilience/efficacité établi par les écosystèmes, et son évolution spontanée va plutôt dans le sens inverse. Pour y remédier, la note introduit des pistes de régulation analogues aux principes de résilience des écosystèmes : maîtrise des quantités et volatilités excessives, rationalisation de la substituabilité, accroissement de la diversité des acteurs, outils et critères, ré-articulation avec les autres systèmes.
Il ne s’agit pas d’appliquer une modélisation écosystémique au système financier, ce qui ne serait qu’analogie et réductionnisme, mais au contraire de percevoir façon plus objective les traits structurels des financystèmes grâce à l’éclairage fonctionnel d’autres systèmes complexes, dégagés des interprétations théoriques de l’économie classique.