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Du champ à l’assiette, un modèle verrouillé

L’Economie politique n°104 (novembre - décembre - janvier 2024/25

23 octobre 2024

Fruit d’une collaboration avec le bureau d’études Basic, ce numéro plonge au cœur des blocages qui expliquent pourquoi la conversion écologique de l’agriculture française n’avance pas. C’est son modèle dominant, dit « conventionnel », dopé aux intrants et aux produits phytosanitaires, qui enfonce le monde agricole dans l’impasse et qui soumet les agriculteurs aux règles du jeu dictées par d’autres – les lois Egalim n’y ont rien changé à cet égard. Des exploitations toujours plus grandes et toujours moins nombreuses, exigeant des investissements toujours plus lourds et reposant sur des solutions toujours insoutenables.

La viabilité économique les attend-elle au bout de la course ? Rien de moins sûr, sauf peut-être pour les plus grandes d’entre elles. Mais à quel coût sociétal, avec quelles conséquences pour nos territoires et pour l’environnement ? Surtout, cet argument de la viabilité économique, si souvent évoqué pour ne rien faire, mériterait d’être remis en question ou du moins étudié de plus près, car le modèle conventionnel n’est viable que grâce à un soutien public massif. Cela ne veut pas dire que le problème du coût ne se pose pas, mais que l’argent public est d’ores et déjà mobilisé ; il sert principalement à soutenir les acteurs accrochés coûte que coûte au modèle existant.


Voilà donc le tableau d’un monde agroalimentaire verrouillé. Pour commencer à le déverrouiller, il faut s’intéresser aux relations de pouvoir au sein des filières, car les agriculteurs et éleveurs sont souvent bien conscients du problème. S’ils sont peu nombreux à tenter de changer de modèle, c’est qu’ils restent isolés, peu soutenus par les coopératives et les banques, en conflit avec leur principal syndicat contrôlé par les grandes exploitations… Essayons donc de transformer l’offre par la demande, car, après tout, les consommateurs s’attendent légitimement à une alimentation de qualité et abordable.

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