Fruit du compromis social-démocrate face au capitalisme du XXe siècle, le modèle suédois a démontré qu’on pouvait moderniser l’économie par la voie du dialogue social, et qu’un haut niveau de protection et de redistribution ne s’opposait nullement au dynamisme des secteurs marchands. La leçon mérite d’être rappelée aujourd’hui, tant la tradition sociale-démocrate européenne semble égarée face aux défis du siècle naissant, qu’il s’agisse de la profonde crise sociale que nous traversons ou de la transition écologique qu’il nous faut mener.
Ce modèle n’est certes pas la panacée ; ses propres mutations sont souvent inquiétantes et font l’objet d’incessantes luttes politiques en Suède même. Mais sa logique profonde demeure une source d’inspiration pour tous ceux qui cherchent une alternative face aux recettes libérales : la réduction des inégalités, la confiance dans les institutions et la mobilité sociale augmentent la capacité de nos démocraties à évoluer vers des sociétés plus justes et plus durables.