Au moment où la Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à définir sa stratégie en matière de soutenabilité environnementale, le réseau mondial des banques centrales NGFS entre-ouvre dans son nouveau rapport la porte au « verdissement » de la politique monétaire. Mais comme dans les rapports précédents, les appels à agir sont mitigés par l’analyse des nombreux risques qui seraient liés à l’« activisme » climatique des banques centrales.
Le NGFS semble moins craindre les risques résultant d’une action insuffisante que ceux qui accompagneraient un « verdissement » résolu. On peut y lire en filigrane l’hypothèse d’un arbitrage entre l’action climatique de la banque centrale et l’efficacité de sa politique monétaire.
Le rapport met ainsi en garde contre de nombreuses contradictions entre les nouveaux et les anciens objectifs de la politique monétaire, mais ne propose aucune façon de définir les priorités. Au final, il semble préparer le terrain à du « vert par petites touches » plutôt qu’« à grands traits ». On pourrait, à l’inverse des présupposés du NGFS, considérer le verdissement de la politique monétaire comme un moyen de reconnecter l’activité des banques à des financements utiles, autrement dit y voir une source d’efficacité plus grande pour la politique monétaire et l’action des banques centrales.
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Cette note a bénéficié des commentaires précieux d’Emmanuel Carré, de Hugues Chenet et de Dominique Plihon.