par Bernard Perret, collection "Politiques de la transition", Institut Veblen/Les petits matins, mai 2015.
"Bernard Perret aux éditions Les petits matins arrive à point pour nous guider dans ce no man’s land désormais très recherché de la nouvelle pensée économique. Sous le titre Au-delà du marché, les nouvelles voies de la démarchandisation, l’auteur veut contribuer à construire ce qu’il appelle une "théorie politique de l’après-croissance", conscient que nos dirigeants comme nos médias restent trop attachés aux modèles connus." Eric Fottorino, Les Echos, 01/06/2015.
La croissance est désormais structurellement faible en Europe. Est-ce dû à des politiques économiques inadéquates ? À une panne de l’innovation ? En partie sans doute, mais cette langueur renvoie surtout à un problème plus fondamental : l’épuisement du « coeur du réacteur » de l’économie capitaliste, à savoir le mécanisme de transformation des besoins en marchandises.
De nouvelles pratiques sociales émergent : troc, réparation, jardins partagés, échange de logement, crowdfunding, fab-labs, économie collaborative, qui sont autant de réponses spontanées à cette situation de blocage. Mais il y a plus : au sein même du monde productif s’affirment des logiques de coproduction, de coopération, de responsabilité écologique et de symbiose avec la société qui s’éloignent des schémas de rationalité typiques du capitalisme.
Fort diverses à tous égards, ces innovations sont porteuses de valeurs démocratiques et d’une aspiration à contribuer activement au bien commun. Elles devraient être favorisées par des politiques publiques imaginatives et ambitieuses. Car, à l’heure où le pouvoir d’achat stagne et où les impératifs écologiques se font sentir, une amélioration de la qualité de vie est possible si l’on produit et consomme
autrement.