Dans les prochains mois, le Parlement européen se prononcera sur l’accord UE / Nouvelle-Zélande, présenté par la Commission européenne comme l’accord commercial « le plus progressiste » en matière de durabilité et devant servir de modèle pour les futurs accords commerciaux. La Commission commerce internationale examinera le texte les 23 et 24 Octobre prochains et le vote pourrait avoir lieu en plénière au cours de la semaine du 21 Novembre.
Si cet accord intègre certaines des améliorations du réexamen de la politique commerciale de l’UE de 2021 et de la nouvelle stratégie européenne en matière d’accords commerciaux de 2022 (Accord de Paris en tant qu’élément essentiel, possibilité de sanctions commerciales en dernier ressort et dans un cadre limité), il favorisera surtout la libéralisation de produits nuisibles pour le climat et l’environnement.
L’Accord devrait ainsi faciliter l’entrée sur le marché européen de plusieurs milliers de tonnes de produits agricoles (produits laitiers, viandes bovines et ovines) venant de l’autre bout du monde. Et cette libéralisation ne s’accompagnera nullement d’exigences de respect des normes de production agricoles européennes. A titre d’exemple, l’atrazine interdite en Europe depuis 2003 est toujours utilisée par les agriculteurs et éleveurs néozélandais. Or, l’Accord ne contient aucune clause posant comme condition préalable l’interdiction de l’utilisation de l’atrazine dans les produits exportés vers l’Europe.
C’est pourquoi 50 ONG européennes interpellent les parlementaires européens. L’accord UE/ Nouvelle-Zélande doit être rejeté, car il “reste ancré dans un modèle de production et de consommation qui est à l’origine de la crise climatique, de la dégradation de l’environnement et des inégalités sociales au sein de chacun des pays et entre eux”. Les organisations appellent à “une politique commerciale qui réponde aux défis du 21ème siècle et qui soit en accord avec les objectifs de soutenabilité de l’UE”.