L’Institut Veblen et Positive Money Europe publient un bilan des achats d’obligations d’entreprise menés par la Banque centrale européenne (BCE) dans le cadre de son programme de Quantitative Easing.
La place dominante des secteurs les plus « carbonés » dans le portefeuille CSPP est certes en accord avec l’objectif de neutralité de marché revendiqué par la BCE, mais néanmoins troublante du point de vue de la transition écologique : un coût de capital trop bas et une émission de dette trop facile pour les secteurs les plus polluants, sans aucune assurance que ces conditions financières aident ou incitent à transformer les modèles économiques sous-jacents.
Lire le résumé :
Lire l’étude :
Le Monde : "La Banque centrale européenne soutient trop les entreprises polluantes, selon une étude"
Nos propositions
La note propose d’intégrer l’impact sur les émissions des gaz à effet de serre (GES) comme un critère à part entière qui doit guider la recomposition des portefeuilles et le cadre de collatéral qui est à la base de tout refinancement. Vu l’intention de la BCE de maintenir la taille actuelle de son bilan pour des années à venir, le choix de réinvestissement des recettes tirées du CSPP apparaît crucial. Les difficultés techniques liées aux évaluations d’impact GES sont réelles mais surmontables, et ne sauraient être utilisées pour justifier l’inaction.
Note introductive sur la méthodologie
Le bilan s’appuie sur une étude réalisée par deux chercheurs spécialisés dans l’évaluation des risques financiers dus au changement climatique, Stefano Battiston (FINEXUS Center for Financial Networks and Sustainability à l’Université de Zurich) et Irene Monasterolo (Vienna University of Economics and Business). Les deux chercheurs ont estimé l’exposition du portefeuille CSPP aux secteurs économiques les plus affectés par les objectifs climatiques de l’UE. C’est la première fois que cette exposition a été estimée au niveau des six banques centrales nationales qui ont mené le CSPP pour le compte de l’Eurosystème.
Les chercheurs appliquent une méthodologie développée pour évaluer les portefeuilles des investisseurs individuels (Battiston et alli (2017) et Monasterolo et allli (2018), qui permet de mesurer la compatibilité du portefeuille avec l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2° ou avec les objectifs climatiques de l’UE.
La méthodologie est présentée dans une note technique spécifique, disponible sur le site de Finexus.
Les infographiques interactifs sont également disponibles sur le site de FINEXUS.