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Une nouvelle approche pour nourrir la planète

Par Craig Hanson & Janet Ranganathan

1er mai 2013

Pendant des siècles, l’oasis de Minqin, située le long de la Route de la Soie dans le nord-ouest de la Chine, a représenté une escale bienvenue pour les voyageurs, servant de barrière naturelle contre l’implacable sécheresse des déserts de Tengger et de Badain Jaran.
Mais tout a changé dans les années 1950 lorsque le président Mao a décidé de lancer un programme national destiné à développer la production alimentaire. La mise en culture, la déforestation, l’irrigation et l’assèchement de l’oasis qui en ont résulté ont tout d’abord dopé la production alimentaire avant d’entamer la capacité des écosystèmes naturels de Minqin à fournir de l’eau douce et à empêcher l’érosion. Privée de ces défenses écologiques vitales, cette terre jusque-là fertile a cédé devant l’avancée des déserts, ce qui a contraint les habitants à abandonner leurs maisons et leurs exploitations.
Plusieurs dizaines d’années plus tard et à des milliers de kilomètres de là, dans le Golfe du Mexique, les écoulements de nutriments dans le delta du Mississippi occasionnés par l’agriculture et l’élevage intensifs et par la production d’agrocarburants causent des ravages dans les pêcheries et les écosystèmes côtiers. Résultat : une zone morte, dont la superficie équivaut quasiment à l’État du New
Jersey, s’est formée.
Ces deux exemples, hélas, ne sont pas des cas isolés. Reproduits à l’infini de part et d’autre de la planète, ils illustrent avec force les conséquences non voulues de la
hausse de la demande alimentaire des hommes. Ils viennent s’ajouter à nombre d’écosystèmes qui ont déjà succombé aux systèmes modernes de production de nourriture et à leurs conséquences que sont la déforestation (due à l’huile de palme en Asie du Sud-Est et à l’élevage bovin et au soja en Amazonie), l’assèchement des zones humides pour en faire des terres arables, ou encore la destruction de coraux (la surpêche menace 60 % des récifs coralliens de la planète).
À bien des égards, cependant, le système moderne de production alimentaire a accompli de véritables miracles.

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