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Après les PME allemandes et belges, les PME britanniques sceptiques à propos du TTIP et des autres accords commerciaux en préparation

Mathilde Dupré, 1er juin 2016

Seules 14 % des PME britanniques considèrent que le TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement) et les autres accords en préparation seront bénéfiques pour leur entreprise. Pour l’Institut Veblen, les résultats de la nouvelle enquête sur la perception des négociations commerciales par les PME britanniques (1), qui s’ajoutent à des préoccupations exprimées par les PME belges et allemandes, doivent inviter la Commission européenne à corriger le tir.

Au Royaume Uni, les PME représentent près de 99,9 % des entreprises et pèsent 60 % des emplois et 47 % du chiffre d’affaires du secteur privé. Interrogées sur leur perception des négociations transatlantiques en cours ainsi que sur les autres accords en préparation, elles expriment, à l’instar des PME allemandes (2) ou belges (3), des préoccupations sur la prise en compte de leurs attentes dans les négociations.

Principaux résultats :

 14 % seulement des PME interrogées considèrent que le TTIP (et les autres accords similaires) sera bénéfique pour leur entreprise et 25 % pensent que le TTIP sera positif pour les PME britanniques en général

 Près de la moitié ont le sentiment que ce sont les grandes entreprises qui bénéficieront du PTCI et des autres accords similaires

 Pour 25 % des PME, l’accroissement de la concurrence est la principale préoccupation à propos du TTIP

 Plus d’un quart demandent le retrait du mécanisme de règlement des différends investisseurs/États du TTIP

 Presque deux tiers des PME déplorent le manque d’information sur les accords de commerce en préparation

 51 % voudraient plus d’information de la part de leur gouvernement et des représentants politiques sur le TTIP et les autres accords similaires

 Plus de la moitié des personnes interrogées considèrent que les intérêts des PME ne sont pas suffisamment pris en compte lors de l’adoption d’accords de commerce qui ont un effet significatif sur elles.

Cette étude, après celle menée par la BVMW, confirme le déficit d’information et l’écart important entre les déclarations de la Commission européenne qui annonce que les PME seront les premières bénéficiaires des futurs accords de commerce et les perceptions des PME dans différents pays européens.
Par ailleurs, l’étude préliminaire d’impact sur le développement durable, publiée le 13 mai dernier, a aussi pointé la difficulté de traiter dans le TTIP les défis pratiques des PME à l’export et spécifié que les principaux gains ne se situeront pas dans les secteurs dans lesquels la plupart des PME sont actives.

Ces constats invitent à mieux informer et prendre en compte les attentes des PME dans les négociations commerciales et les conséquences possibles pour celles dont les activités visent principalement le marché européen, national ou local. Le Comité économique et social européen et le Conseil économique, social et environnemental français demandent la conduite d’une étude d’impact par pays et par secteur depuis plusieurs mois. Si la Commission européenne refuse de le faire, rien n’empêche le gouvernement français de s’y atteler.

Note aux rédactions :

(1) L’enquête a été réalisée en mai 2014 auprès d’un échantillon représentatif de plus de 1000 PME par YouGov et elle est publiée aujourd’hui par Growth Business Foundation

(2) L’enquête menée par la BVMW auprès de 800 de ses membres et le communiqué de l’Institut Veblen

(3) Position de l’UCM

Voir aussi « Un accord transatlantique à quel prix pour les PME ? », publié par l’Institut Veblen a publié en octobre 2015

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